La question du génocide arménien continue à alimenter la tension entre Paris et Ankara. Alors que le conseil constitutionnel avait déjà invalidé le projet de loi visant à sanctionner la négation du génocide arménien, les candidats au deuxième tour pour la présidence affirment vouloir remettre la question sur la scène politique. La réaction de la Turquie ne s’est pas fait attendre et ce dernier a annoncé des sanctions contre la France.
Les chroniques de cette crise s’articulent entre 2001 et 2012. En 2001 la France adoptait un texte reconnaissant le génocide arménien perpétré entre 1915 et 1917. En 2006 l’assemblé national adoptait un texte pénalisant la négation de tout génocide reconnu par l’Etat français, dont le génocide arménien, sans pour autant l’appliquer suite aux réserves du sénat sur les conséquences d’une telle loi. C’est enfin en décembre 2011, que la remise en scène de la question vient mettre le feu aux poudres. Dès lors la Turquie a rappelé son ambassadeur pour consultation et a annoncé des menaces des sanctions d’ordre diplomatique et économique.
Par ailleurs la France semble négliger le fait que La Turquie d’aujourd’hui n’est pas celle des années quatre vingt dix qui pouvait subir passivement les politiques européennes sans marge de manœuvre pour réagir. Les équilibres des forces entre Ankara et Paris ont considérablement changé sur les dix dernières années. Avec son PIB de 735 milliards de dollars et une croissance d’environ 10%, la Turquie fait aujourd’hui partie des pays émergents qui ont leurs poids sur la scène internationale. Ses échanges commerciaux avec la France restent non négligeables, ils sont évalués à près de 12 milliards d’euro par an. Une rupture brusque des échanges aurait des conséquences sur la balance économique française.