Dans un rapport publié hier mercredi, la Mission d’établissement des faits (MEF) de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé l’usage très probable de gaz sarin comme arme chimique dans deux attaques dans le sud de la Syrie en mars 2017.
La MEF assure ainsi que du gaz sarin a très probablement été utilisé comme arme chimique dans le sud de Latamné et ses environs le 25 mars 2017. Quelques jours plus tard, le 30 mars, du sarin a été utilisé dans une autre attaque dans la localité de Latamné. Cette localité est située à une vingtaine de kilomètres au sud de Khan Cheikhoun, une localité contrôlée par des rebelles et des djihadistes dans la province d’Idleb, qui avait été frappée cinq jours plus tard, le 4 avril 2017, par un raid aérien qui avait fait au moins 87 morts selon l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme). Au mois de mai, elle avait déjà confirmé que du gaz de chlore avait probablement été utilisé comme arme chimique le 4 février 2018 à Saraqib, dans le gouvernorat syrien d’Idlib.
Mise en place en 2014, la MEF a pour mission de déterminer si des armes chimiques ou des substances chimiques toxiques utilisées comme armes ont été employées en Syrie. Elle fonde ses conclusions sur des témoignages, des analyses épidémiologiques et des échantillons environnementaux. Elle enquête également sur des allégations d’attaques chimiques à Douma, près de la capitale syrienne Damas, le 7 avril 2018, enquête dont les conclusions n’ont pas encore été publiées mais que les Occidentaux imputent aux forces gouvernementales. Cependant, son mandat ne couvre pas l’identification des auteurs de ces attaques présumées.