La construction d’un mur tout au long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, comme voulu par le chef d’Etat américain Donald Trump, constituerait une sérieuse menace pour la survie de plus de 1 000 espèces animales, ont affirmé mardi des scientifiques.
A travers une lettre parue dans le journal BioScience, plus de 2 700 chercheurs ont assuré que cette construction scindera les populations du loup du Mexique, du mouflon d’Amérique et de l’antilope de Sonora et menacerait d’extinction les jaguars et les ocelots, dont les populations sont très faibles sur le sol américain.
« La construction de clôture et de murs au cours de la dernière décennie et les efforts déployés par l’administration Trump pour ériger un ‘mur’ frontalier continu menacent certaines des régions les plus diverses, biologiquement, du continent », mettent en garde les chercheurs.
D’après ces scientifiques, les parties déjà construites du mur diminuent « la superficie, la qualité et la connectivité des habitats végétaux et animaux » et mettent à mal « plus d’un siècle d’investissements binationaux dans la conservation ». « L’attention politique et médiatique … sous-estime ou dénature souvent le tort causé à la biodiversité », ont-ils regretté par la suite.
La séparation des populations d’animaux rend plus difficile pour ceux-ci de trouver de quoi se nourrir, de l’eau et des partenaires pour se reproduire, ce qui favorise leur extinction. Selon les chercheurs, une soixantaine d’espèces présentes dans cet espace frontalier sont d’ores et déjà considérées « comme étant en danger critique d’extinction, en voie de disparition ou vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature ».