L’Unicef a annoncé en fin de semaine dernière, la libération de 833 enfants-soldats par le groupe d’autodéfense nigérian connu sous le nom de Civilian Joint Task Force (CJTF), qui aide les militaires à combattre le groupe djihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.
Cette libération officielle d’enfants-soldats est la première depuis que le groupe a signé, l’année dernière, une feuille de route avec l’ONU, prenant l’engagement de mettre fin au recrutement des enfants et de libérer tout mineur travaillant sous ses ordres. Elle est intervenue à l’issue de plusieurs mois de plaidoyer de l’Unicef et de ses partenaires auprès du groupe armé.
L’Unicef se propose maintenant de suivre le dossier de chaque enfant, témoin ou auteur d’actes de violences, pour les aider à se rétablir émotionnellement et psychologiquement afin de pouvoir reprendre une vie d’enfant normal.
Cependant, beaucoup d’enfants restent encore dans les rangs d’autres groupes armés, qu’ils soient en situation de combat ou d’appui. Selon l’Unicef, 1 469 enfants, 1 175 garçons et 294 filles, en comptant ceux dont la libération a été annoncée la semaine passée, ont été identifiés comme travaillant pour la CJFT dans la seule ville de Maiduguri, la capitale du Borno, dans le nord-est du pays.
Ils fournissaient notamment des renseignements et assistaient les miliciens dans les patrouilles nocturnes et aux points de contrôle. Entre les attaques contre les écoles, les enlèvements et les recrutements forcés, les enfants sont particulièrement touchés par l’insurrection de Boko Haram depuis 2009.
Les djihadistes les utilisent également pour commettre des attentats dans la région. Selon l’ONU, entre janvier 2013 et décembre 2016, au moins 3 900 enfants ont été tués et 7 300 blessés dans le nord-est du Nigeria. Depuis l’an dernier, l’Unicef affirme avoir accompagné la réintégration de quelque 8 700 enfants relâchés des mains des différents groupes armés au Nigeria.