L’armée tchadienne affirmait mercredi avoir repris le contrôle de la situation à Miski, dans la région du Tibesti, une zone de l’extrême nord du pays peu contrôlée par les autorités de N’Djamena. Mais la situation autour des affrontements qui s’y sont déroulés reste confuse, chaque partie accusant l’autre de l’avoir attaquée.
La déclaration de l’armée tchadienne est intervenue au terme d’une offensive terrestre qu’elle a menée, soutenue par des hélicoptères. L’usage par les forces armées à Miski de moyens aériens et d’artillerie a été rapportée par des habitants cités par les médias locaux mais il n’a pu être confirmé de source indépendante. L’armée tchadienne n’a donné aucun bilan humain de ces combats.
Selon le ministre tchadien de la Défense Bishara Issa Jadallah, l’armée a livré combat pour répondre à une attaque de la rébellion tchadienne CCMSR (Conseil de commandement militaire pour le salut de la république) venue de la Libye voisine. De son côté, la rébellion CCMSR affirme que ce sont les forces tchadiennes qui ont attaqué de façon « brutale et barbare » la localité de Miski et qu’elle a riposté pour respecter son engagement à défendre la population civile dans cette localité, alors que l’on n’y retrouve plus aucun civil selon N’Djamena.
Mais un député de la région ayant requis l’anonymat affirme que les violences ont opposé l’armée tchadienne à des habitants de Miski qui contestent un nouveau découpage administratif de la région qui rattache Miski à la région de Borkou alors qu’elle dépendait auparavant de la région du Tibesti.
L’extrême nord du Tchad, communément appelé le BET selon les initiales de ses trois régions que sont le Borkou, l’Ennedi et le Tibesti, est une immensité désertique aux montagnes présumées riches en métaux précieux. Elle est propice à de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger, la Libye, pays où plusieurs groupes rebelles tchadiens sont présents. L’armée tchadienne y avait renforcé sa présence, à la frontière de la Libye, suite à l’attaque revendiquée en août dernier par les rebelles du CCMSR, au cours de laquelle deux soldats avaient trouvé la mort.