Le gouvernement chinois a renouvelé, dans une circulaire signée par le Premier ministre Li Keqiang, l’autorisation partielle de vente d’organes animaux issus des tigres et des rhinocéros, des bêtes sauvages inscrites dans la Liste rouge des animaux menacés de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Le gouvernement chinois impose néanmoins des conditions «particulières» au commerce de ces produits, surtout les os de tigres et les cornes de rhinocéros, très prisés par les Chinois pour leur usage dans la médecine traditionnelle en raison de leurs vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques.
Les cornes de rhinocéros ne pourront provenir que des espèces élevées en captivité et les os des tigres décédés d’une mort naturelle. Une autorisation spéciale sera requise pour le recours à ces produits et seuls des médecins employés par des hôpitaux reconnus par l’Administration nationale de médecine traditionnelle pourront les utiliser.
Pékin, qui a également avancé la recherche scientifique et la vente d’œuvres d’art pour justifier sa décision, précise que les volumes commerciaux seront «strictement contrôlés», que les autorités chargées du patrimoine et du tourisme pourront seules les autoriser et que le commerce de ces produits en dehors des cas prévus, sera interdit.
Toutes ces dispositions ne suffisent pas à calmer la colère des défenseurs des animaux qui parlent «d’arrêt de mort» pour ces espèces en danger. Avec un kilogramme de corne de rhinocéros qui se monnaie jusqu’à 50.000 euros dans l’empire du milieu, le risque de blanchiment de produits liés au braconnage est à craindre.
Ses détracteurs redoutent que la décision des autorités chinoises ne serve de couverture au trafic clandestin et ne stimule une demande qui avait décliné depuis l’entrée en vigueur de la prohibition.
En effet, la Chine avait signé en 1993 une convention visant à protéger les espèces en voie de disparition. Le revirement des autorités chinoises inquiète alors l’ONG WWF qui rappelle que la population d’animaux sauvages a chuté de 60% entre 1970 et 2014.