Le président sud-coréen Moon Jae-in a limogé en fin de semaine dernière, son ministre des Finances ainsi que son chef de cabinet suite aux mauvais résultats des politiques économiques et sociales menées dans le pays, depuis son élection il y a un an et demi.
Un porte-parole de la présidence a annoncé que le ministre, Kim Dong-yeon et le chef de cabinet chargé de la stratégie politique, Jang Ha-Sung ont été démis de leurs fonctions et remplacés, respectivement par Hong Nam-Ki et Kim Soo-hyun, conseiller aux affaires sociales du président. La presse avait rapporté que les deux responsables évincés se disputaient sur la façon de remédier aux difficultés économiques du pays.
Jang Ha-Sung était le grand architecte de la politique dite de «croissance tirée par les revenus» menée par le président Moon Jae-in. Celle-ci visait à réduire les inégalités sociales et à relancer la croissance en augmentant les salaires les plus bas.
C’est ainsi que le salaire minimum a été brusquement augmenté de 16%, que la durée légale maximale du travail est passée de 68 heures à 52 heures par semaine et que des contrats de travail temporaires ont été transformés en contrats à durée indéterminée.
Mais avec des petites entreprises forcées à licencier et les géants hésitant à investir au vu du renforcement des régulations, les résultats de ces mesures ont été à l’opposé de ceux attendus.
Le chômage a augmenté de 0.4% en un an pour passer à 3.8%. Le mois dernier, la banque centrale a ramené sa prévision de croissance annuelle à 2.7% contre un taux effectif de 3.1% en 2017.
Résultats des courses, le président sud-coréen a vu sa cote de popularité chuter, les Sud-Coréens accordant plus d’importance à l’état de leur économie qu’aux initiatives de paix avec la Corée du Nord qui intéressent davantage à l’international.
Le limogeage du ministre des Finances et du chef de cabinet augure une inflexion du président de centre-gauche vers une politique économique plus libérale.