L’Office fédéral pour la protection de la Constitution a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur le parti populiste d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), une procédure pourrait aboutir à la mise sous surveillance de cette formation politique.
Les renseignements intérieurs allemands disposent de « premières indications concrètes d’une politique de l’AfD dirigée contre les fondements démocratiques» de la République fédérale, a assuré le président de l’Office pour la protection de la Constitution, Thomas Haldenwang.
En fait, ce dernier fait allusion aux propos racistes, xénophobes et/ou islamophobes proférés par divers dirigeants de l’AfD et jugés «incompatibles avec la garantie de dignité humaine».
Grâce à une éventuelle mise sous surveillance, les services de renseignement pourront suivre les communications téléphoniques des membres de ces groupes, accumuler des informations personnelles, recruter des informateurs et utiliser des agents infiltrés.
Les autorités allemandes surveillent déjà «l’Aile» et la «Jeune alternative», deux organisations de l’AfD. L’un des leaders de «l’Aile», Björn Höcke, avait notamment estimé début 2017, que le mémorial de la Shoah dans la capitale allemande, Berlin, constituait un «mémorial de la honte».
Crée en 2013, l’AfD est, depuis les élections de septembre 2017, la première formation politique d’opposition au Bundestag. Actuellement, ce parti est crédité de près de 15 % des intentions de vote en Allemagne.