le Président-Directeur Général de la banque américaine JP Morgan Chase annonçait, lors d’une conférence téléphonique surprise, la perte par celle-ci sur les six semaines précédentes de près de deux milliards de dollars dans le courtage.
La nouvelle prenait tout le monde au dépourvu d’autant plus que le mois d’avant JP Morgan Chase avait publié des résultats nettement supérieurs aux attentes pour le premier trimestre, notamment une progression du chiffre d’affaires de 6% à 26.71 milliards de dollars malgré un recul de 3% du bénéfice net à 5.38 milliards de dollars. Les pertes seraient liées à des contentieux d’environ 200 millions de dollars et à des pertes de courtage avant impôt de plus de 2 milliards de dollars. Mais elles seraient malgré tout compensées par un milliard de dollars de gains sur les ventes de produits de couverture face à la dette. La couverture de son exposition aux crédits, le plus gros risque pour le groupe financier dont l’émission de prêts est le cœur de l’activité, semble être la cause de ces pertes. Les opérations de courtage en cause avaient justement ce but. Il s’agit d’un achat massif de dérivés de crédit, des CDS (Credit Default Swap), des sortes de contrats d’assurance destinés à se protéger d’un éventuel défaut de paiement d’une institution. Les investissements dans ce type de dérivés, cause de la crise financière de 2008, sont réglementés de manière très stricte par la règle de Volcker, l’une des mesures phares de la réforme financière de 2010.
Le PDG de JP Morgan Chase affirme néanmoins que cette règle n’a pas été enfreinte par les opérations de courtage en cause. Les répercussions pourraient se ressentir sur la banque pendant plusieurs trimestres. Une étude sur la façon dont ces pertes sont survenues a été lancée.