Human Rights Watch (HRW) a publié jeudi un rapport très critique sur l’industrie minière en Inde. Selon l’ONG, le secteur ne respecte pas les droits de l’homme et de l’environnement en raison de la pollution qu’il occasionne.
« Hors de tout contrôle : l’industrie minière, l’échec du système de régulation et les droits humains en Inde ». Tel s’intitule, sans détour, le document signé HRW. En fait, l’organisation de défense des droits humains dénonce la non-application de la législation censée protéger les victimes de l’activité minière : « des camions chargés à ras bord de minerai traversent les communautés rurales en rejetant des nuages de poussière riche en fer, détruisant les récoltes et affectant potentiellement la santé des familles vivant à proximité », décrit le rapport. Et, le pays compte pas moins de 2600 exploitations minières officiellement répertoriées. Les peuplades les avoisinant sont donc souvent laissées pour compte. HRW désigne la corruption comme cause de ce désordre. Cette pratique a laissé libre cours à certaines opérations pourtant irrégulières. D’ailleurs, le secteur minier indien s’y serait accoutumé : à titre illustratif, la révélation d’une fraude de 3,6 milliards de dollars dans l’exploitation du fer à Karnataka (Sud) a conduit, l’année dernière, la cour suprême à suspendre toute activité similaire.
Afin de recueillir ces tristes informations, HRW a discuté avec plus de 80 personnes à New Delhi et dans les Etats de Goa et Karnataka (Sud). Parmi ses interlocuteurs figuraient non seulement des victimes de la mauvaise gestion du secteur minier mais aussi des défenseurs des droits humains et des représentants de l’exécutif indien et des entreprises du secteur minier.