La Chine a dévoilé hier lundi une série d’indicateurs révélateurs de l’état catastrophique dans lequel se retrouve son économie à cause de l’épidémie de Covid-19.
Sur les deux premiers mois de l’année, la production industrielle a connu un repli de 13,5% sur un an, contre +6,9% en décembre, soit sa première contraction depuis janvier 1990. Dans le même temps, le Bureau national des statistiques (BNS) a annoncé que les ventes de détail, reflet de la consommation intérieure, ont pour leur part chuté de 20,5% par rapport à janvier-février 2019 à cause du confinement de la population.
L’investissement en actifs immobilisés a diminué de 24,5% en rythme annuel alors que les exportations, nerf moteur de l’économie du pays, se sont effondrées sur un an affichant -17,2% sur les deux premiers mois cumulés de l’année. Le taux de chômage, mesuré dans le pays uniquement dans les zones urbaines, a bondi d’un point en février pour s’établir à 6,2% contre 5,2% en janvier, alors qu’il était de 3,8% sur l’ensemble de l’année 2019.
L’économie chinoise a été pratiquement paralysée en février par les mesures anti-épidémie prises par Pékin. La province centrale du Hubei, d’où l’épidémie s’est déclarée en fin d’année dernière, a vu ses quelque 56 millions d’habitants placés en quarantaine, perturbant très fortement le transport des marchandises et bouleversant les chaînes d’approvisionnement.
A présent, la situation semble s’améliore lentement avec une forte baisse du nombre des cas d’infection ces dernières semaines. La reprise de l’activité est restée très parcellaire et de nombreuses entreprises peinent toujours à redémarrer leur production, même si de grandes villes comme Pékin ou Shanghai retrouvent ces derniers jours un peu de vigueur.
Les analystes s’attendent à ce que la croissance économique de la Chine au premier trimestre recule à 3,5% en rythme annuel contre 6% lors du trimestre précédent, alors que d’autres vont jusqu’à anticiper une contraction de l’économie chinoise d’un trimestre sur l’autre.