Des défenseurs américains du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ont introduit samedi un recours en urgence auprès de la Cour suprême des Etats-Unis afin de contraindre l’Etat du Texas à rétablir le droit à l’avortement volontaire qui a été suspendu au début de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Rappelons que c’est depuis 1973 que cette même cour a légalisé l’avortement sur le sol américain. A présent, cette instance judiciaire devra dire si un Etat est habilité à suspendre ce droit en raison d’une urgence de santé publique.
Cette question fait figure de véritable test pour la Cour suprême des Etats-Unis, qui a subi d’importants changements depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Durant sa campagne électorale, le président Trump s’était engagé de nommer au sein de cette cour, uniquement des juges défavorables à l’IVG. Depuis, il a effectivement désigné deux nouveaux magistrats conservateurs à la Cour suprême.
De l’avis du procureur général du Texas, Greg Abbott, les IVG doivent être gelés afin de réserver des lits d’hôpitaux disponibles pour les patients contaminés par le coronavirus et le matériel de protection pour les professionnels de santé.
En revanche, pour les activistes pro-IVG, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une instrumentalisation de la pandémie de Covid-19 à des fins «idéologiques».
Ils soutiennent entre autres que ces interventions ne peuvent attendre car la plupart, pratiquées en début de grossesse, le sont au moyen de médicaments et qu’il est possible pour les Texanes désireuses d’avorter de se déplacer dans les Etats voisins, au risque de propager le coronavirus.