Rami Makhlouf, homme d’affaires et cousin du président syrien, Bachar al-Assad, a dénoncé cette semaine sur Facebook, la saisie de tous ses actifs et ceux de sa famille par l’Autorité syrienne de régulation des télécommunications.
Détenant également des intérêts dans le pétrole, l’électricité et l’immobilier, Rami Makhlouf est à la tête de Syriatel, le plus grand opérateur de la téléphonie mobile en Syrie, à qui l’Autorité syrienne de régulation des télécommunications réclame le paiement de 185 millions de dollars d’arriérés.
Selon un document officiel daté du 19 mai et signé par le ministre syrien des Finances, cette « saisie préventive a pour but de couvrir des montants dus à l’autorité de régulation du réseau télécom syrien».
Rami Makhlouf avait qualifié cette demande d’«injuste», assurant que cette somme n’est pas une taxe, mais « un montant imposé par un groupe particulier sans aucun droit ni recours à la loi».
Il dénonce des mesures d’intimidation des services de sécurité, affirmant que les autorités ont exigé que Syriatel « verse ses bénéfices à l’Etat », faute de quoi il serait arrêté et son entreprise fermée.
Agé de 51 ans, Rami Makhlouf a été longtemps considéré comme un intime de Bachar al-Assad et l’homme d’affaires le plus puissant en Syrie. Il a joué un rôle crucial dans le financement de l’effort de guerre syrien depuis le début de la guerre civile en 2011 et est inscrit sur la liste des sanctions américaines depuis 2008.
Mais il s’est brouillé avec le pouvoir en 2019 lorsque ce dernier a pris le contrôle de son organisation caritative, Al-Boustan, avant de dissoudre des milices qui lui étaient affiliées. L’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) a rapporté que près de 60 employés, 40 travaillant à Syriatel et 19 pour l’association Al-Boustan, ont été arrêtés par les forces de l’ordre depuis avril.