La Russie confrontée à une catastrophe écologique dans l’Arctique

La Russie intensifiait ses efforts hier jeudi pour nettoyer l’énorme quantité d’hydrocarbures qui s’est déversée dans une rivière de l’Arctique près la ville de Norilsk, créant la pire catastrophe environnementale dans la région, selon des écologistes.

L’un des réservoirs de gasoil de la centrale thermique qui appartient à NTEK, une filiale du géant des métaux Norilsk Nickel, s’est effondré le 29 mai dernier, entraînant une fuite de plus de 20.000 tonnes d’hydrocarbures.

La fuite a touché la rivière Ambarnaïa, qui rejoint le lac Piassino, lui-même à l’origine d’une rivière du même nom qui est capitale pour la péninsule du Taïmyr, région stratégique où la Russie extrait des métaux précieux, du charbon et des hydrocarbures.

La rivière, qui se trouve loin des routes et n’est pas navigable car peu profonde, ce qui complique les opérations de son nettoyage.

La compagnie Nornikel s’est déclarée en mesure de nettoyer le territoire fluvial en dix à quatorze jours. Plusieurs lignes de barrages flottants ont été installées sur les cours d’eau, 340 tonnes de carburant ont été pompées au 3 juin et 800 mètres-cubes de terre contaminée évacués. Mais les experts estiment que les conséquences de l’avarie auront un impact écologique sur la région pendant de nombreuses années.

Le président russe Vladimir Poutine est intervenu personnellement dans la crise mercredi, décrétant l’état d’urgence et rappelant à l’ordre des responsables de NTEK, qui auraient tardé à réagir, à prendre des mesures pour limiter la pollution et à avertir les agences gouvernementales. Des équipes de nettoyage supplémentaires ont été déployées hier jeudi.

Le Comité d’enquête russe a annoncé que trois enquêtes criminelles ont été ouvertes et un tribunal de la ville de Norilsk a indiqué que Viatcheslav Starostine, un employé de la centrale, a été placé en détention provisoire pour un mois.

Selon des experts, l’entreprise n’a pas respecté les consignes de sécurité exigeant la mise en place de barrages de terres autour des réservoirs de carburant, pour éviter les fuites en dehors du site.

Andreï Touabovitch