La Commission européenne a présenté hier mercredi un plan de lutte contre les mensonges en ligne liés à la crise du coronavirus, citant notamment le cas de la Chine comme une source de désinformation.
L’évaluation des mesures de lutte contre la désinformation autour de la pandémie a été présentée à la presse par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
L’exécutif européen préconise notamment que les plateformes en ligne fournissent des rapports mensuels comprenant des données plus détaillées sur leurs efforts visant à promouvoir des contenus vérifiés ou encore intensifient leur coopération avec les vérificateurs de faits et les chercheurs.
Si l’Union européenne a longtemps reproché à la Russie de diffuser de la désinformation en ligne, c’est la première fois qu’elle mentionne la Chine comme source de désinformation en ligne dont l’objectif est de saper les démocraties occidentales et de semer des divisions en son sein.
L’Union européenne reproche à la Chine depuis plusieurs mois le récit prochinois véhiculé de façon agressive sur les réseaux sociaux occidentaux selon lequel l’Europe et les Etats-Unis auraient échoué dans leur réponse au coronavirus et que la Chine aurait mieux résisté à la tempête que la plupart des autres Etats. Elle lui reproche également l’allégation selon laquelle les Etats-Unis auraient conçu le virus comme une arme biologique.
The Guardian a rappelé la colère des responsables politiques français suite à la découverte au milieu du mois d’avril, soit au plus fort de la crise sanitaire en Europe, des affirmations sur un site de l’ambassade chinoise selon lesquelles les personnels soignants en France avaient abandonné leur poste laissant mourir les patients.
Mais l’Union européenne a également mentionné des agents intérieurs à l’Union européenne à l’origine de vagues de désinformation qui peuvent prendre la forme de conseils erronés de prévention dangereux pour la santé (comme boire de l’eau de javel), de prétendus remèdes miracles, de théories du complot, de discours racistes, de promotion de produits frauduleux, d’arnaques en ligne.
Le porte-parole de la mission chinoise auprès de l’Union européenne a réagi aux accusations de la Commission, en rappelant que la Chine s’était toujours opposée à la fabrication et à la dissémination de la désinformation par tout individu ou toute organisation.