Selon des investigations mandatées par le parlement japonais, la catastrophe nucléaire de Fukushima a été causée par une négligence dans la gestion de la centrale. L’opérateur Tokyo Electric Power (TEPCO) avait accumulé du retard dans les travaux antisismiques.
Une commission d’enquête mise en place par l’Assemblée Nationale japonaise a rendu ses conclusions. Et, celles-ci sont accablantes pour TEPCO en particulier mais également pour le système dans son entièreté : « l’accident … est le résultat d’une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l’opérateur TEPCO, et d’un manque de gouvernance de ces mêmes instances », estiment les auteurs du rapport de 641 pages. Et, de poursuivre, « le 11 mars (date de l’accident nucléaire, NDLR), nous pensons que la centrale était vulnérable aux tremblements de terre et aux tsunamis. La direction de TEPCO était consciente des retards dans les travaux antisismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Dai-ichi était vulnérable ». Dans la suite du document, les enquêteurs soulignent que les agences publiques de régulation et TEPCO ont raté moult occasions de remédier à cette négligence. Ainsi, la centrale nucléaire n’était pas du tout sûre au moment de l’accident.
C’est carrément un conflit de rapports. Car, dans une précédente enquête demandée par TEPCO, celle-ci avait été dédouanée. Cette investigation estimait que cette catastrophe naturelle était imprévisible de par la puissance du séisme et l’ampleur du tsunami. La dernière enquête a été menée par une commission dirigée par le professeur Kyoshi Kurokawa et composée de dix membres de la société civile (professeurs, médecins, avocats, sismologue, journaliste).