Plus d’une centaine d’opposants au Venezuela graciés à l’approche de législatives

Le Venezuela a annoncé hier lundi, avoir gracié plus de 100 opposants politiques «dans le but de promouvoir la réconciliation nationale», à trois mois de législatives que l’opposition appelle à boycotter.

Une grande partie des noms mentionnés dans l’annonce des grâces ont pris part à un mouvement avorté de révolte en 2019 dans le but de convaincre l’armée d’abandonner le président contesté Nicolas Maduro, dont l’opposition et de nombreux pays contestent la légitimité. Certains étaient en prison, avaient demandé l’asile politique ou se trouvent en exil, condamnés ou faisant l’objet de poursuites sans pour autant être incarcérés.

Lors d’une conférence de presse, le ministre vénézuélien de l’Information, Jorge Rodriguez a déclaré que le gouvernement espérait que ces mesures contribueraient à maintenir l’orientation démocratique de tous ces acteurs politiques.

Le gouvernement socialiste a pris cette initiative au moment où le pays se prépare à organiser ses élections législatives en décembre prochain. Cette démarche suggère que le Parti socialiste au pouvoir entend favoriser la participation pour le scrutin, pour le «légitimer» en quelque sorte, alors qu’une trentaine de partis de l’opposition prévoient son boycotte en dénonçant les fraudes massives lors dernier scrutin présidentiel.

De son côté, le chef de l’opposition Juan Guaido, que près de soixante pays dont les Etats-Unis reconnaissent comme chef d’Etat par intérim, tout en soutenant que la réélection de Nicolas Maduro lors de la présidentielle de 2018 était « frauduleuse », a réagi en déclarant que le gouvernement utilise ces grâces « comme monnaie d’échange » pour « légitimer une farce », c’est-à-dire les élections législatives du 6 décembre.

Poursuivi dans plus d’une demi-douzaine d’affaires par la justice vénézuélienne qui agit selon l’opposition sous les ordres du pouvoir, Juan Guaido ne figure pas parmi les personnes graciées. Il est notamment accusé notamment d’avoir voulu renverser Nicolas Maduro lors d’un appel au soulèvement de l’armée, resté sans effet, le 30 avril 2019, mais il est libre de ses mouvements à l’heure actuelle.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus