La Norvège a accusé hier mardi Moscou d’être derrière une attaque informatique qui avait visé cet été son Parlement. La Russie a réagi en dénonçant une « grave provocation ».
Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères Ine Eriksen Soreide a dit que l’accusation de son pays contre Moscou était fondée sur des informations en possession du gouvernement. L’ambassade de Russie à Oslo a rejeté les accusations avec véhémence et dit attendre des « explications » de la Norvège.
Le 1er septembre, le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, avait annoncé avoir été la cible quelques jours plus tôt d’une « vaste » attaque informatique, sans en préciser l’origine. L’intrusion avait permis à ses auteurs de s’introduire dans le courrier électronique de députés. Le Parlement norvégien avait ajouté que des données « d’un petit nombre de députés et d’employés » avaient été téléchargées par les pirates.
Déjà, dans leur rapport annuel d’évaluation des risques publié début février, les services norvégiens de renseignement intérieur (PST) mettaient en garde contre des opérations « sur le réseau informatique » qui constituent, selon eux, « une menace persistante et à long terme pour la Norvège ».
La Russie est généralement citée par le PST au premier rang des menaces en matières d’espionnage, aux côtés de la Chine et de l’Iran. Pourtant, la Norvège, pays membre de l’Otan, et la Russie, qui partagent une frontière commune dans l’Arctique, entretiennent généralement de bonnes relations. Mais leurs rapports se sont tendus depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
En 2018, la Norvège avait arrêté un Russe soupçonné d’avoir collecté des informations sur le réseau de données du Parlement, mais l’avait relâché moins d’un mois plus tard faute de preuve. Et en août, Oslo a aussi expulsé un diplomate russe qui avait été surpris dans un restaurant en compagnie d’un norvégien soupçonné d’espionnage au profit de la Russie, ce à quoi Moscou avait répliqué par l’expulsion peu après d’un diplomate norvégien.