La Turquie a dénoncé hier lundi l’arraisonnement dimanche soir, par les forces allemandes d’un cargo de denrées et de matériel humanitaire en direction de la Libye, une opération qui s’inscrit dans le cadre de la mission IRINI, pour le contrôle de l’embargo sur les armes en vigueur contre la Libye.
Le MV Roseline, un navire battant pavillon turc, a été intercepté au sud-ouest du Péloponèse par la frégate Hambourg. Les médias turcs ont diffusé des images filmés par l’équipage qui montrent des militaires allemands héliportés prendre le contrôle de la salle des commandes.
Le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que «tous les membres d’équipage, y compris le capitaine, ont été fouillés de force», alors qu’IRINI soutient que le capitaine et son équipage se sont montrés coopératifs envers l’équipe montée à bord.
La Turquie affirme que les militaires allemands sont restés à bord du MV Roseline toute la nuit, et n’ont mis fin à leurs recherches qu’après «les objections insistantes» d’Ankara.
Mais un des porte-paroles du ministère allemand des Affaires étrangères a affirmé que les militaires avaient prévenu les autorités turques de leur intention d’inspecter le navire, et, en l’absence d’objection, avaient procédé à l’arraisonnement, que la décision a été prise par le quartier général de l’opération IRINI à Rome, et que l’intervention a été interrompue après que la Turquie ait signifié son veto. Il a précisé qu’aucun article de contrebande n’a été trouvé à bord du bateau turc.
L’opération européenne IRINI, lancée en avril, et dont la composante navale réunit l’Allemagne, la France, la Grèce et l’Italie, a pour mission de faire respecter l’embargo des Nations unies sur les armes destinées à l’un des belligérants en Libye.