Les organes de presse prestant en Chine ont été invités à ne relater que les aspects positifs à propos des importantes inondations survenues dans le pays. Un ordre qui vient d’en haut.
D’après le journal Jinghua Shibao, Liu Wei, responsable chinois de la propagande, a demandé aux médias de ne reprendre que des « accomplissements méritant des éloges et des larmes » lors des inondations. Autrement dit, tout ce qui est critique ne doit pas être rapporté. Pourtant, le gouvernement chinois est la cible des victimes de cet aléa naturel suite à sa gestion de la crise. Selon un bilan officiel, les inondations ont fait 111 morts et 47 disparus depuis vendredi. La population est convaincue que toutes ses pertes humaines auraient pu être évitées si elle avait été sensibilisée. En plus, elle a déploré la vétusté des systèmes d’évacuation des eaux. Cette colère s’est logiquement reflétée dans les microblogs.
En réponse, ces réseaux sociaux ont été censurés ces deux derniers jours. Hier, les critiques les plus virulentes postées dans ces plateformes étaient carrément supprimées par les censeurs. Les autres médias locaux évitent également de s’en prendre au gouvernement, se focalisant plutôt, dans la plupart des cas, sur la solidarité engendrée par ces inondations.
A quelques mois du changement de direction du Parti Communiste Chinois, les autorités ne veulent prendre aucun risque. David Bandurski, spécialiste de l’internet chinois au Chine Media Project (Hong Kong), estime que, « dans un tel contexte, les dirigeants au niveau local sont nerveux et ont peur d’endosser la responsabilité pour la mauvaise gestion d’une crise ». En tout cas, les chinois, se considérant comme laissés pour compte, se plaignent de la passiveté des autorités de tutelle.