La coalition qui soutient le président Nicolas Maduro, le Grand Pôle patriotique, a obtenu 68.43% des 6,2 millions de voix aux élections législatives de dimanche dernier, selon des résultats publiés après le dépouillement de 98,6% des suffrages, a annoncé lundi le Conseil national électoral (CNE).
Le taux d’abstention a atteint 69,5%, l’appel des principaux partis de l’opposition à «rester à la maison» ayant été massivement suivi. A titre de comparaison, lors des élections de 2015, où l’opposition avait mis fin à quinze ans d’hégémonie chaviste au Parlement unicaméral, le taux de participation avait été de 71%, contre 66,45% en 2010. La fraction de l’opposition qui a participé au scrutin dimanche a obtenu 18% des voix.
Le CNE n’a pas précisé la répartition définitive des 277 sièges qui étaient soumis au vote des 20 millions d’électeurs inscrits. Mais avec ce résultat qui donne à sa formation le contrôle du Parlement, Nicolas Maduro s’empare de la dernière institution qui échappait à son pouvoir. Il a désormais acquis à sa cause tous les leviers institutionnels du pays, de la Cour suprême à l’armée.
Le Parlement unicaméral présidé par Juan Guaido était jusqu’ici le seul contre-pouvoir contrôlé par l’opposition, mais ce pouvoir n’est que symbolique. Toutes les décisions du parlement sont annulées par la Cour suprême, et c’est l’Assemblée constituante, dotée de pouvoirs absolus et uniquement formée de militants chavistes élus en 2017, qui dans la pratique, assume les tâches législatives.
Après la réélection également contestée de Nicolas Maduro en 2018, les Etats-Unis et l’Union européenne ont déclaré ne pas reconnaître le résultat des élections de dimanche.
Le Canada, la Colombie, le Costa Rica et Panama avaient aussi communiqué dimanche qu’ils ne reconnaîtraient pas les résultats de les élections de dimanche dernier, alors que la Russie a fait lundi l’éloge, dans un communiqué, des législatives qu’elle a qualifiées de «transparentes».
Ancien premier producteur de pétrole d’Amérique latine, le Venezuela traverse une grave crise socio-économique aggravée par les sanctions économiques des Etats-Unis états-uniennes visant à renverser le successeur d’Hugo Chavez (1999-2013), dont un embargo pétrolier depuis avril 2019, contre ce pays confronté à une inflation galopante (+ 4 000 % sur un an), à une pénurie d’essence, d’eau et de gaz et de fréquentes coupures de courant électrique.