La plupart des observateurs ont interprété la mise en garde adressée à Téhéran par le chef d’état-major de l’armée israélienne, Aviv Kochavi comme un avertissement à la nouvelle administration américaine de Joe Biden à l’Iran.
Mardi, lors de la conférence annuelle de l’Institut de recherche de défense de l’université de Tel-Aviv (INSS), un think tank très sollicité par les dirigeants politiques et militaires israéliens, le général Aviv Kochavi a annoncé que l’armée israélienne prépare de nouveaux plans d’attaque contre les installations nucléaires iraniennes.
Durant son intervention, le chef militaire israélien a estimé que l’Iran était à « des mois, voire des semaines » d’une bombe et a appelé les Etats-Unis à maintenir la « pression maximale » mise sur l’Iran par l’administation Trump et à négocier un nouvel accord mettant une fin définitive aux ambitions nucléaires de l’Iran.
L’Iran a annoncé au début de janvier qu’il avait repris l’enrichissement d’uranium à hauteur de 20%, bien au-delà des 3.67% prévus par l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018. Et l’objectif des faucons israéliens, vraisemblablement partagé par les faucons américains, est d’empêcher par tous les moyens l’administration Biden d’acter le retour des Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire.
Le nouveau président américain a affiché son intention de réintégrer l’accord tout en le modifiant pour y inclure les missiles balistiques et la présence iranienne dans la région. Joe Biden entend nommer Robert Malley comme son envoyé spécial pour l’Iran. Ce dernier avait dirigé l’équipe américaine de négociation de l’accord de 2015, et est la bête noire des conservateurs et de la droite israélienne.
De son côté, l’Iran a réagi en accusant Israël de mener une « guerre psychologique » et a menacé de faire exploser deux villes, Haïfa et Tel-Aviv, si Israël complotait une action militaire contre lui.