En Algérie, la confusion générale qui marque la campagne de vaccination contre le Covid-19 suscite la colère des professionnels de la santé et l’indignation de la population, alors que le pays traîne au dernier rang du site mondial de comptage en temps réel « covidvax.live », avec à peine 235 personnes vaccinées, au moment où le Maroc voisin en a vacciné près de 1.400.000 à ce jour.
Les autorités sont pointées du doigt pour leur responsabilité dans ce cafouillage indescriptible, deux semaines après le début de la campagne de vaccination le 30 janvier dernier. Le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, parle d’une «cacophonie qui s’est installée à tous les niveaux».
Jugeant «insignifiant» le nombre de doses distribuées en Algérie, le Pr Kamel Bouzid s’indigne que l’Algérie soit «très en retard dans la vaccination. Il aurait fallu prendre ses dispositions dès le mois de juillet, ce qu’ont fait d’autres pays », a estimé le spécialiste.
Outre le choix tardif du vaccin, les ennuis étaient apparus au grand jour après l’arrivée du premier lot de 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik-V, le 28 janvier. Les autorités ont été confrontées à une désorganisation flagrante, allant du stockage à la distribution défaillantes, en passant par toute une logistique inadaptée.
La colère des Algériens s’est exacerbée après la diffusion d’informations de sources médicales, faisant état de l’administration des premières doses du vaccin en priorité aux hauts gradés de l’armée et aux privilégiés du régime.