La baisse du niveau de vie en Russie alimente la grogne contre le président Poutine

Alors que les partisans de l’opposant russe incarcéré Alexeï Navalny veulent mobiliser la rue à l’approche des élections législatives en septembre, les Russes sont de plus en plus nombreux à être mécontents de la baisse de leur pouvoir d’achat.

Ces Russes de plus en plus nombreux en quête d’aides alimentaires sont aussi bien des retraités que des personnes ayant perdu leur travail ou dont le salaire a été réduit. En 2020, comme depuis plusieurs années, les revenus réels disponibles ont baissé, alors que les prix des produits alimentaires de base crevaient le plafond.

Par exemple, le prix du sucre a bondi de 64% en janvier sur un an malgré les efforts des autorités pour maîtriser les prix. Et depuis que le pouvoir d’achat a commencé à baisser en 2014 avec l’annexion de la Crimée ukrainienne, l’adoption de premières sanctions occidentales et celle d’un embargo en retour sur les importations alimentaires européennes, les revenus réels ont diminué de plus de 10%.

Cette situation économique n’est pas sans conséquence sur le climat politique du pays. A l’approche des législatives, l’enjeu politique est de taille. La popularité du parti au pouvoir Russie Unie est au plus bas et celle ce Vladimir Poutine s’est doucement effritée, baissant de quatre points sur un an en janvier, même si elle reste élevée à 64%. Or, Vladimir Poutine avait justement bâti sa popularité de président sur la hausse du niveau de vie au début des années 2000.

Entre la baisse générale du niveau de vie, l’augmentation des problèmes économiques et la hausse de l’âge de la retraite, l’hostilité envers la bureaucratie s’est donc accrue.

Les partisans d’Alexeï Navalny prévoient de nouveaux rassemblements au printemps et à l’été. Selon un sondage du cette d’études indépendant Levada, début février, près de 43% des Russes s’attendaient à des manifestations motivées par des revendications économiques, un niveau atteint la dernière fois en 1998, mais seuls 17% se disent pour l’instant prêts à participer.

Andreï Touabovitch