L’Autorité française de la Concurrence a annoncé dans un communiqué publié ce lundi avoir infligé 220 millions d’euros d’amende à Google pour avoir favorisé ses propres services dans le secteur de la publicité en ligne.
Initialement saisie par trois groupes de presse, News Corp, le Figaro et Rossel, avant que le Figaro ne se retire de la procédure, l’Autorité de la Concurrence dit avoir constaté que Google a accordé un traitement préférentiel à ses technologies propriétaires proposées sous la marque Google Ad Manager.
De fait, Google a pénalisé ses concurrents sur le marché des SSP, plateformes sur lesquelles les éditeurs mettent en vente de leurs espaces publicitaires, et les éditeurs de sites et d’applications mobiles, dont notamment les éditeurs de presse.
Isabelle de Silva, la présidente de l’Autorité de la Concurrence, a souligné dans une conférence de presse que c’était la première décision au monde qui se penchait sur les processus algorithmiques complexes d’enchères par lesquels fonctionne la publicité en ligne « display », qui vient s’afficher sur les écrans des internautes.
L’Autorité de la Concurrence a précisé que Google « n’a pas contesté les faits » et que l’amende a été décidée dans le cadre d’une procédure de transaction avec le géant américain. Ce dernier, au-delà de la sanction financière, a proposé des engagements visant à résoudre les problèmes mis en évidence par l’enquête de l’Autorité.
Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé 55.31 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre 2021, majoritairement grâce à la publicité en ligne, alors que l’entreprise fait face à des poursuites des autorités de plusieurs pays sur le front du droit de la concurrence.