L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé ce mercredi que la Chine est parvenue à éradiquer le paludisme après 70 ans de lutte, devenant le premier pays de la région du Pacifique occidental dans la nomenclature de l’OMS, et globalement le 40ème territoire dans le monde, à recevoir cette certification en plus de trente ans.
Les pays ayant enregistré trois années consécutives sans transmission locale de la maladie peuvent demander une certification auprès de l’OMS pour valider leur statut de nation sans paludisme, une demande qui doit être appuyée par des éléments de preuves très rigoureux et la démonstration de leur capacité à prévenir toute nouvelle transmission.
La Chine n’a pas recensé un seul cas indigène au cours des quatre dernières années et Pékin avait demandé sa certification l’année passée.
La Chine comptait 30 millions de cas par an dans les années 1940. Ce nombre a chuté à 117.000 avant la fin des années 1990 et les décès ont été réduits de 95%. Des efforts supplémentaires engagés en 2003 ont permis de faire baisser à 5.000 cas de contamination par an dans les dix ans qui suivaient.
Les progrès de la Chine dans ce domaine sont le fruit de longs efforts. Le pays a lancé en 1967 un programme scientifique pour trouver de nouveaux traitements qui ont mené à la découverte dans les années 1970 de l’artémisinine, principal médicament contre la maladie extrait d’une plante.
Dans les années 1980, la Chine a fait partie des premiers pays à expérimenter les moustiquaires infusées d’insecticide, dont plus de 2,4 millions avaient été distribuées sur l’ensemble du territoire, selon un bilan effectué en 1988.
Mais le paludisme, appelé également malaria, continue à faire des ravages ailleurs dans le monde, plus particulièrement en Afrique qui recense plus de 90% des 410.000 décès par an causés par cette maladie, pour environ 230 millions de cas recensés dans le monde.