Le scrutin pour le renouvellement du Conseil législatif (LegCo) de Hong Kong tenu ce dimanche 19 décembre, a été marqué par un taux de participation de 30%, historiquement le taux le plus bas depuis la rétrocession de cette ancienne colonie du Royaume-Uni à la Chine en 1997.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette abstention record. Pékin a réservé le droit d’être candidat aux «patriotes» loyaux envers la Chine. Pour être autorisé à briguer un siège, chacun des 153 candidats avait dû donner aux autorités de chinoises, des gages de loyauté politique et de «patriotisme».
Pékin a également drastiquement réduit le nombre de sièges pourvus au suffrage universel. Les électeurs devaient désigner 20 membres élus au suffrage universel sur les 90 que compte le Conseil législatif, les 70 restants étant choisis par plusieurs comités composés d’élites politiques acquises au régime chinois.
Lors du précédent scrutin de 2016, durant lequel le taux de participation avait été de 58,3%, c’est la moitié des 70 membres que comptait alors le Conseil qui étaient désignés directement par les électeurs.
Les militants pour la démocratie ont été empêchés de se présenter ou y ont renoncé, lorsqu’ils ne sont pas en prison ou en fuite à l’étranger. Plusieurs d’entre eux qui vivent en exil avaient appelé à boycotter les urnes. Car si s’abstenir ou voter blanc ou nul reste légal à Hong Kong, encourager des pratiques telles que le boycott électoral constitue depuis cette année, un délit pénal, pour laquelle dix personnes ont été arrêtées.
Le LegCo est l’organisme chargé de voter les lois dans l’ancienne colonie britannique de 7,5 millions d’habitants, dont le système légal reste distinct de celui de la Chine continentale.
Les nouvelles règles électorales ont été imposées par Pékin dans le cadre de la reprise en main de Hong Kong après les gigantesques manifestations pour la démocratie de 2019. Pékin affirme que ce système électoral «amélioré» permettra d’éradiquer les éléments «antichinois» et de s’assurer que le «LegCo» adoptera plus rapidement les nouvelles lois.