Le président russe Vladimir Poutine a décidé hier lundi de reconnaître l’indépendance des régions séparatistes prorusses situées à l’Est de l’Ukraine, la république populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk.
Cette décision a suscité de multiples réactions internationales et mis en branle l’activation des sanctions brandies de longue date par les Occidentaux en cas d’invasion de l’Ukraine.
En effet, dans la même annonce, le président russe a ordonné à son armée d’entrer dans ces territoires, intimant dans la foulée à l’Ukraine de cesser immédiatement « ses opérations militaires » contre les séparatistes ou d’assumer « la responsabilité de la poursuite de l’effusion de sang ».
Deux accords d’entraide entre Moscou et les deux régions sécessionnistes, d’une durée de dix ans, doivent être ratifiés par le Parlement russe ce mardi. Ils prévoient le déploiement « des unités militaires russes nécessaires au maintien de la paix dans la région et d’assurer une sécurité durable aux parties», mais ces documents ne précisent ni le calendrier, ni l’ampleur de l’éventuel déploiement militaire russe.
A part la Chine et l’Inde qui ont appelé les différentes parties à la retenue, le reste de la communauté internationale, de l’Ukraine aux Etats-Unis en passant par les pays de l’Union européenne, les Nations unies ou encore l’Otan, ont vivement condamné la décision russe. Et plusieurs pays occidentaux ont déjà promis des sanctions contre la Russie pour le courant de ce mardi.
La reconnaissance russe de l’indépendance de Donetsk et de Lougansk vient court-circuiter le processus de paix issu des accords de Minsk de 2015, signé par la Russie et l’Ukraine, sous médiation franco-allemande, et qui visait justement un retour sous souveraineté ukrainienne de ces régions.
Elle ouvre la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’Etats souverains et donc l’entrée de forces russes dans ces régions. Selon les Occidentaux, la Russie a quelque 150.000 soldats déployés au long des frontières de l’Ukraine, ce qui leur fait craindre une invasion de grande ampleur.