Réunis en forum hier mardi à Doha, les pays membres du FPEG (Forum des pays exportateurs de gaz), une sorte d’OPEP du gaz, avec sept autres pays associés, qui représentent ensemble quelque 70% des réserves prouvées de gaz et 51% des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié ont globalement confirmé qu’ils ne pourraient pas aider l’Europe au cas où elle se trouverait en rupture d’approvisionnement très prochainement.
Ces pays ont reconnu qu’ils ne pourraient pas remplacer immédiatement les quantités qui viendraient à manquer si la Russie fermait les vannes à l’Europe car ils doivent d’abord honorer leurs clients de long terme.
Le conflit entre la Russie, qui a ordonné à ses troupes d’entrer dans les territoires séparatistes de l’Est de l’Ukraine, et les pays occidentaux fait planer une menace sur les approvisionnements en énergie, principalement le gaz, qui contribue à faire s’envoler les prix du secteur.
Le 1er février dernier, le ministre qatari de l’Energie Saad bin Sherida al-Kaabi avait déjà prévenu l’Union européenne que son pays, malgré ses formidables réserves, du fait d’un appareil productif saturé, ne pourrait pas sauver l’Europe à lui tout seul si le conflit entre la Russie et l’Ukraine s’envenimait.
Par ailleurs, l’absence de visibilité sur les prix n’arrange pas la position des pays exportateurs de gaz car elle joue aussi sur l’offre, la décision de mise en route de nouvelles capacités nécessitant une certaine stabilité de la demande à moyen-long terme.
Et si l’Union européenne décidait de boycotter le gaz russe en cas d’invasion de l’Ukraine par exemple, les répercussions seraient considérables pour l’Europe elle-même, et notamment pour l’Allemagne, tant sa population que ses entreprises dont plusieurs géants de l’énergie mondiaux.
Le ministre de l’Energie russe Nikolaï Choulguinov a assuré pour sa part que « les compagnies russes étaient totalement engagées dans les contrats existants » et n’a fait aucun commentaire sur la situation actuelle des relations entre son pays et les pays occidentaux.