Nucléaire iranien : Téhéran accuse Washington de «compliquer» les discussions à Vienne

L’Iran accuse les Etats-Unis de «compliquer» les discussions en cours à Vienne, pour relancer l’accord sur son programme nucléaire, affirmant hier jeudi, qu’ils avaient formulé de « nouvelles exigences », alors que Moscou a déjà réclamé des garanties supplémentaires pouvant retarder les pourparlers.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian a déclaré qu’«il n’y a pas de justification rationnelle à certaines des nouvelles exigences formulées par les Etats-Unis», ajoutant que ces dernières contredisaient le souhait de Washington de parvenir à la «conclusion rapide d’un accord».

Le chef de la diplomatie iranienne n’a pas précisé quelles étaient ces exigences, exprimées, selon un communiqué de Téhéran, lors d’un appel téléphonique avec le chef de la politique étrangère de l’Union européenne Josep Borrell.

Un peu plus tôt durant la journée de jeudi, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Shamkhani avait tweeté que «les négociations de Vienne se compliquaient d’heure en heure sans décision politique des Etats-Unis».

Et il y a quelques jours, Moscou avait de son côté déclaré qu’avant de soutenir un nouvel accord, la Russie souhaitait obtenir de Washington l’assurance écrite que les sanctions qui lui ont été imposées en raison de la guerre en Ukraine n’affecteront pas sa coopération économique et militaire avec Téhéran.

Cela fait plusieurs mois que l’Iran est engagé dans des négociations à Vienne avec les grandes puissances pour tenter de sauver l’accord de 2015 en y réintégrant Washington et en ramenant Téhéran au respect de ses engagements.

Cet accord, conclu par l’Iran d’un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne de l’autre, est censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions économiques qui asphyxient son économie.

Mais il est désormais proche de la rupture depuis le retrait en 2018 des Etats-Unis qui ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran et, en réaction, l’affranchissement progressif par Téhéran des limites imposées à son programme nucléaire.

Andreï Touabovitch