Les événements se sont précipités vendredi, après le communiqué du Palais royal au Maroc, annonçant que dans un message adressé au Roi Mohammed VI, le Président du Gouvernement espagnol, Pedro Sánchez affirme que « l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse pour résoudre la question du Sahara », ce qui représente un développement capital dans la position de Madrid et un revers cinglant pour l’Algérie et le polisario.
Madrid a aussi réagi en qualifiant sa décision de « nouvelle étape » entamée entre les deux pays, inaugurant ainsi une étape inédite sur la question du Sahara, d’autant plus décisive qu’elle était la puissance coloniale. Ce développement intervient après la crise déclenchée entre Rabat et Madrid par l’entrée en Espagne, sous une fausse identité le 18 avril 2021, de Brahim Ghali, le chef du polisario, le groupe séparatiste armé par l’Algérie.
Tout au long de cette crise d’une année entre Rabat et Madrid, le Maroc a pourtant maintenu une position de fermeté à toute épreuve, refusant que l’Espagne ou d’autres partenaires européens du Royaume, continuent d’entretenir l’ambiguïté sur la question du Sahara.
Cette intransigeance avait été clairement tracée par le Souverain marocain, lorsqu’il a affirmé que d’aucuns prétendent que le Maroc « aurait changé son orientation politique et stratégique, ainsi que son modus operandi dans le traitement de certaines questions diplomatiques. Il n’en est rien. Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu’il n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés ».
Pour autant, dans son discours du 20 aout dernier, le Roi Mohammed VI avait appelé l’Espagne à «inaugurer une étape inédite» dans les relations entre les deux pays, «fondée sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements».
La nouvelle position de Madrid sur la question du Sahara, la plus avancée au niveau européen, intervient dans un contexte marqué par de nombreux alignements sur la thèse du Maroc au niveau international. A commencer par la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par les Etats-Unis en décembre 2020.
De surcroît, l’ouverture de plusieurs consulats de pays arabes et africains à Laâyoune et Dakhla, les principales villes du Sahara, avait été un marqueur dans l’évolution diplomatique du conflit. La récente annonce par l’Allemagne que l’initiative marocaine d’autonomie constitue la base la plus sérieuse pour résoudre la question du Sahara, s’inscrit aussi dans cette nouvelle tendance qui se confirme au niveau international.
C’est dans cet esprit que s’inscrit la visite à Rabat, à la fin de ce mois de mars, du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Une visite au Royaume du Maroc de Pedro Sánchez, sera également programmée ultérieurement, a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères.