Trois camps militaires au centre du Mali attaqués simultanément par des djihadistes

L’armée malienne a annoncé hier dimanche, la mort de six soldats dans trois attaques simultanées commises dans la matinée, par des groupes «terroristes» contre des camps militaires dans le centre du Mali. Ces assauts, qui ont été revendiqués par un groupe lié à Al-Qaïda, ont également fait une vingtaine de blessé.

Les camps visés sont ceux de Sévaré, de Bapho et de Niono. Dans un communiqué, l’armée malienne a indiqué que les assaillants ont utilisé des véhicules kamikazes bourrés d’explosifs. Ces attaques ont aussi provoqué d’importants dégâts matériels, des bâtiments et des véhicules notamment ayant été détruits.

Dans un message audio en langue bambara parvenu à l’AFP (Agence France Presse), la Katiba du Macina du prédicateur peul Amadou Koufa, subordonnée à Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ou Jnim selon son acronyme anglais, lié à Al-Qaïda, revendique ces attaques. Mais les djihadistes ont cité Ségou, une autre localité du centre du Mali comme l’une des trois cibles, à la place de Sévaré citée par l’armée malienne.

Ces attaques illustrent la profondeur de la crise sécuritaire dans laquelle est plongée le Mali depuis 2012 et dont même le déploiement de forces étrangères n’a pas réussi à le sortir. Les violences djihadistes, parties du nord du pays, se sont étendues vers le centre et le sud avant que le conflit ne se complique avec l’apparition de milices communautaires et de bandes criminelles.

Après deux coups d’Etat militaires depuis août 2020, les militaires au pouvoir à Bamako se sont rapprochés de Moscou tout en prenant leur distance de la France, engagée militairement depuis 2013 contre les djihadistes au Mali.

Le Mali a fait appel massivement à ce qu’il présente comme des « instructeurs » venus de Russie, alors que les Occidentaux (Paris et Washington) dénoncent la présence dans ce pays sahélien de «mercenaires » du groupe privé russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens au pouvoir. C’est dans ce contexte de crise diplomatique que Paris a annoncé en février dernier, le retrait d’ici cet été de ses quelques 5 mille soldats déployés au Mali.

 

Andreï Touabovitch