Les principales puissances occidentales, de l’Union européenne aux Etats-Unis en passant par le Canada ou encore l’Australie, ont accusé hier mardi les autorités russes d’être derrière la cyberattaque qui a temporairement paralysé une partie du réseau satellitaire de l’entreprise américaine Viasat dans les premières heures de l’invasion de l’Ukraine le 24 février dernier, par l’armée russe.
L’Union européenne affirmait jusque-là que cette cyber-attaque provenait «de l’intérieur de la Russie», mais n’accusait pas pour autant, directement les autorités russes.
Une attaque informatique avait occasionné le 24 février, d’importantes perturbations sur le réseau du satellite KA-SAT, géré par Viasat, alors que les chars russes se lançaient à l’assaut de Kiev.
Dans une déclaration au nom des 27 Etats membres, l’UE affirme que la cyber-attaque a eu lieu une heure avant l’invasion, facilitant ainsi l’agression militaire.
Des milliers d’utilisateurs d’Internet en Allemagne, en France, en Hongrie, en Grèce, en Italie et en Pologne ont été mis hors ligne. Des dizaines de milliers de terminaux ont été endommagés, rendus inutilisables et ne pouvaient pas être réparés. Cette attaque, qui visait initialement l’armée ukrainienne, utilisatrice du réseau KA-SAT pour certains de ses échanges, s’est donc étendue bien au-delà de l’Ukraine.
Washington accuse aussi les agents de l’armée russe spécialisés dans les cyber-attaques, d’avoir «déployé plusieurs familles de logiciels malveillants «wiper», qui effacent les données des ordinateurs visés, «dans les réseaux de l’administration et du secteur privé ukrainien».
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken affirme que ces cyber-opérations déstabilisatrices qui ont commencé en janvier se sont poursuivies pendant la guerre russo-ukrainienne.
Les militaires et les experts occidentaux ont craint que la guerre menée par la Russie en Ukraine ne débouche sur une vague de cyber-attaques dévastatrices susceptibles d’avoir un effet mondial, mais le scénario du pire a été évité jusqu’à présent, car les attaques observées semblent être contenues dans leur impact et leur portée géographique. Les Occidentaux promettent aussi de continuer à aider Kiev à renforcer ses cyberdéfenses.