Réunis à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord ce lundi soir pour interdire immédiatement plus des deux tiers des importations du pétrole russe et mettre fin à 90% de ces dernières d’ici la fin de l’année dans le but de priver Moscou d’un important de financement de sa guerre contre l’Ukraine.
Les dirigeants des 27 pays membres de l’UE se sont donc mis d’accord sur un embargo progressif concernant le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens de pétrole russe.
Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest, l’unanimité étant requise pour l’adoption des sanctions. En effet, Budapest avait conditionné son feu vert à des garanties sur son approvisionnement.
Pays enclavé sans accès à la mer, la Hongrie dépend pour 65% de sa consommation du pétrole russe acheminé par l’oléoduc Droujba. Berlin et Varsovie se sont déjà engagés pour leur part à arrêter leurs importations par l’oléoduc Droujba.
Pour la Russie, le coup est particulièrement rude. La facture des importations de pétrole russe (80 milliards d’euros) a été pour l’Union européenne quatre fois plus importante que celle du gaz en 2021.
Le feu vert politique des dirigeants européens doit encore donner lieu à un accord entériné au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept pour en régler les détails avant que les nouvelles mesures n’entrent en vigueur.
Ce nouveau paquet de sanctions, qui était en négociation depuis un mois, prévoit aussi un élargissement de la liste noire de l’Union européenne à une soixantaine de personnalités russes, dont le chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, ainsi que l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays qui revendique 37% du marché financier en Russie.