Israël demande à ses ressortissants de quitter la Turquie par crainte d’attaques iraniennes

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a demandé dans un communiqué publié hier lundi, aux ressortissants israéliens présents en Turquie de quitter le pays « dès que possible » par crainte d’attaques iraniennes.

Selon la diplomatie israélienne, la République islamique d’Iran aurait lancé «plusieurs attaques terroristes» contre des citoyens israéliens ces dernières semaines, dont des assassinats et des enlèvements. Toutes ces attaques auraient été déjouées grâce à «une collaboration» avec les autorités d’Ankara.

Peu après la diffusion de ce communiqué, le Conseil national israélien de la sécurité, une entité chargée entre autres, de la coordination de la lutte antiterroriste, a élevé au niveau 4, le plus haut sur l’échelle israélienne, la menace pour les ressortissants israéliens à Istanbul et à 3 dans le reste de la Turquie.

Israël et l’Iran se livrent une guerre indirecte, à coup de cyberattaques, d’attaques en mer et d’accusations d’assassinats. Dernier incident en date, la mort fin mai d’un haut gradé iranien, tué par balles près de Téhéran. Les autorités iraniennes imputent son meurtre à Israël et ont juré de venger sa mort.

L’Etat hébreu considère la République islamique d’Iran comme son pire ennemi et s’oppose à une relance de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie. Les Etats-Unis s’étaient désengagés de cet accord en 2018.

Israël craint notamment que cet accord ne permette de regarnir les caisses de l’Etat iranien qui pourrait ainsi accroître, selon des responsables israéliens, son aide à des alliés régionaux comme le Hezbollah libanais ou encore le Hamas palestinien, des ennemis de l’Etat hébreu.

Israël a aussi multiplié ces dernières années les frappes contre des positions présumées de l’Iran en Syrie voisine. L’armée israélienne accuse notamment Téhéran de transférer du matériel militaire, via le sol syrien, à son allié libanais le Hezbollah afin de lui permettre de gonfler son arsenal de missiles de précisions.

Andreï Touabovitch