La décision annoncée par le Palais Royal à Rabat de retirer le Discours Royal des célébrations de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, que les Marocains commémorent le 20 août de chaque année, porte un message à forte charge géopolitique, dans un contexte régional changeant.
Elle marque un détachement définitif du passé colonial Royaume, en évitant les interférences entre la mémoire et la politique, actuelle et future, et l’inscription du Maroc dans l’effort de développement, résolument tourné vers l’avenir. Cette initiative permet également de soulager les relations entre la France et le Maroc du poids de l’histoire.
Cette décision est également synonyme de vitalité et de détermination pour le Maroc, qui ne se rattache pas à son passé à des fins politiques, contrairement au régime algérien qui, depuis l’indépendance du pays, s’accroche à la politisation excessive de la mémoire coloniale.
En instrumentalisant la question mémorielle pour réveiller des émotions passées et nourrir des sentiments hostiles, l’Algérie fige ainsi le présent et l’avenir dans le passé.
Exactement le contraire du Maroc qui, par cette décision, s’inscrit dans la continuité des progrès réalisés dans divers domaines, la diversification de ses partenaires au niveau continental et international, ainsi que sa fermeté à l’égard des pays qui entretiennent l’ambiguïté dans leurs relations avec le Royaume, et qui savent que, dorénavant, toute coopération ne se fera que sur une base d’égal à égal.
Avec cette décision, le Maroc réinterprète son passé sans complexes, en se libérant des entraves mémorielles et en mettant l’accent sur les enjeux du siècle pour favoriser une évolution prospère en tant que nation libre.