Mahamat Deby Itno en visite à Moscou, un grand tournant pour ce pays allié traditionnel de la France au Sahel

Sur invitation de Vladimir Poutine, Président de la République Fédérale de Russie, le président de transition au Tchad, Mahamat Deby Itno est arrivé mardi à Moscou, pour une visite officielle en Russie.

Accompagné d’une forte délégation de son pays, le Chef de l’État tchadien doit rencontrer son homologue russe ce mercredi 24 janvier au Kremlin. Moscou entoure cette première rencontre physique entre les deux Présidents d’une grande importance.

Le jeune leader tchadien a atterri ce mardi 23 janvier à l’aéroport de Vnoukovo 2 réservé seulement aux hôtes de premier rang du Président russe. Il y a été accueilli par une dizaine d’Ambassadeurs africains accrédités en Russie, la communauté tchadienne présente dans ce pays, et surtout par Mikhaïl Leonidovitch Bogdanov, vice-ministre des Affaires Etrangères accompagné du vice-ministre de la Défense, le Colonel Général Alexander Fomin et d’autres officiels de haut rang.

L’élargissement de la coopération avec la Russie «à d’autres domaines vitaux pour le Tchad et la consolidation des acquis des relations russo-tchadiennes sont au centre de ce déplacement du Chef de l’Etat qui va certainement jeter les bases d’une compréhension mutuelle plus poussée pour servir les intérêts mutuels des deux pays et des deux peuples», indique la diplomatie tchadienne.

L’annonce de la visite du dirigeant tchadien en Russie a été annoncée par l’équipe de communication du Kremlin. N’Djamena a toujours voté contre Moscou aux Nations Unies dans le cadre des résolutions sur le conflit russo-ukrainien enclenché fin février 2022.

Néanmoins, le Tchad, sous Deby père comme fils, ne s’est jamais privé de diversifier ses partenariats militaires, en se tournant vers des pays comme la Russie et Israël, dans l’optique de renforcer son arsenal militaire contre les récurrentes rebellions qui cherchent à renverser le pouvoir central tchadien depuis 1990.

Le Tchad, le Gabon, Djibouti et le Sénégal constituent les derniers pays africains dans lesquels la France dispose encore de bases militaires, après le départ précipité des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger depuis l’été 2022.

Andreï Touabovitch