La France rassure sur l’accueil de la délégation israélienne pour les JO

La délégation israélienne est la « bienvenue en France », a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères en réponse aux propos d’un député de gauche qui avait affirmé le contraire. Avant de décoller de Tel-Aviv, quatre jours avant une cérémonie d’ouverture sur la Seine sous haute surveillance, la présidente du Comité olympique israélien, Yaël Arad, a dit sa pleine « confiance dans l’organisation de la sécurité » des quelque 90 sportifs qui représenteront son pays, dont certains sont arrivés. Leur protection sera assurée par le GIGN, une unité d’élite de la gendarmerie nationale, a précisé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

« Je tenais à dire, au nom de la France, que la délégation israélienne est la bienvenue en France pour ces JO », avait lancé depuis Bruxelles Stéphane Séjourné qui réagissait aux propos du député LFI Thomas Portes lors d’un rassemblement pro-palestinien à Paris. « Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris », avait déclaré samedi cet élu de Seine-Saint-Denis, département qui héberge le Village olympique et accueille une partie des épreuves, en particulier l’athlétisme. Le député avait appelé à utiliser « l’échéance » des JO et « tous les leviers pour créer des mobilisations » dans le contexte de la guerre à Gaza. Des propos « irresponsables et dangereux », a estimé le ministre français des Affaires étrangères alors que la France sort fracturée d’élections législatives où l’antisémitisme a été l’un des thèmes de la campagne. Dès dimanche soir, Gérald Darmanin avait fait part sur France 2 du « dégoût » que lui inspirait cette déclaration aux « relents d’antisémitisme », jugeant que le député mettait « une cible dans le dos des athlètes israéliens ».

L’équipe israélienne masculine de football joue dès mercredi à Paris, contre le Mali. « Vu les appels qui circulent, on peut s’attendre à des actions de perturbations autour du stade », dit à l’AFP une source policière qui juge aussi possible « que des gens s’invectivent en tribune », « que des personnes sifflent ou sortent des drapeaux, par exemple pendant l’hymne ». Les « spectateurs ne sont pas placés comme lors des matches classiques, où visiteurs et locaux sont séparés et peuvent s’invectiver de loin », poursuit-elle.

En visite au Village olympique, le président Emmanuel Macron, qui a appelé le personnel politique à observer une « trêve politique », a assuré que son pays était « prêt » avant de passer un peu de temps avec des sportifs français : « C’est bon, tout le monde a la rage? Le moral est bon? », a-t-il lancé au rugbyman Antoine Dupont, un des premiers Français à débuter les JO mercredi. Ouvert jeudi, le Village se remplit petit à petit : près de 6.500 y étaient arrivés lundi soir, selon le comité d’organisation.

 

Chez les Américains, la superstar du basket LeBron James, meilleur scoreur de l’histoire de la NBA, a été choisi comme porte-drapeau masculin, son homologue féminine devant être désignée mardi. En revanche, le tout récent vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar a annoncé son forfait.

 

Le Comité international olympique (CIO), qui a ouvert lundi soir sa session, doit se décider dans les jours à venir sur le dossier des JO d’hiver 2030 pré-attribués à la France, avant que le dossier ne soit percuté par la dissolution et la crise politique. Pendant ce temps, les préparatifs de la cérémonie d’ouverture sur la Seine se poursuivent, comme le déminage des bateaux qui paraderont vendredi soir. « Toutes les délégations veulent défiler », a assuré dimanche Tony Estanguet. Plusieurs milliers d’athlètes sont attendus pour cette « cérémonie unique dans l’histoire », a vanté Emmanuel Macron devant la presse étrangère. A l’ouverture de la session du CIO, le président du CIO, Thomas Bach, s’est dit convaincu « qu’on va vivre tous ensemble, et avec le monde entier, des Jeux olympiques spectaculaires ».

 

Le soleil et les prévisions météo des derniers jours ont décrispé les organisateurs, qui se prenaient la tête entre les mains en juin devant la pluie. Toutefois, selon les dernières prévisions de Météo-France, « une petite incertitude » demeure sur d’éventuelles averses le jour de la cérémonie. Côté transports, un syndicat minoritaire des aéroports parisiens (ADP) a déposé un préavis de grève pour vendredi.

Andreï Touabovitch