Plus d’une semaine après l’élection présidentielle du 7 septembre dernier en Algérie, le taux de participation au scrutin continue de susciter de vives polémiques dans le pays et à l’étranger.
Samedi dernier, le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj n’a fait qu’amplifier un peu plus ces polémiques, en annonçant que le taux de participation définitif s’élevait à 46,1 %, soit 23 à 25 % de plus que la statistique annoncée le 8 septembre au lendemain du vote, par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
En clair, le nombre de votants a été presque doublé, passant de plus de 5,6 millions, d’après l’ANIE, à 11,2 millions d’après la version officielle de la Cour constitutionnelle.
Le nouveau taux de participation a entraîné une diminution du score du gagnant, qui passe de 94,1 à 84,3 %, tout en lui accordant un supplément d’environ 2,5 millions de suffrages exprimés, 7.976.291 voix, contre les 5.320.000 de voix exprimées selon le décompte des résultats provisoires de l’ANIE.
Par ailleurs, l’islamiste Abdelaali Hassani Cherif, et le socialiste Youcef Aouchiche, les deux candidats rivaux du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, sont désormais crédités d’un score supérieur à 5 %, ce qui leur donne le droit de bénéficier du remboursement des frais de campagne.
« Y a-t-il un commentaire possible après ces chiffres ? », a posté sur X Soufiane Djilali, leader du parti algérien «Jil Jadid», reflétant le doute éprouvé par un bon nombre d’observateurs algériens à la suite de l’annonce des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
«L’écart des taux de participation annoncés par deux institutions ne peut-être aussi grand … Les taux décidés sur la base d’ententes seront une malédiction pour leurs auteurs et cela ne fera qu’aggraver l’effondrement de la confiance du citoyen» dans les institutions dirigeantes du pays, a estimé sur Facebook, pour sa part, l’ex-président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri.