Augmentation du prix du gaz et de l’électricité à venir, le Premier ministre turc a annoncé la semaine dernière de mauvaises nouvelles supplémentaires. Ce qui prouve les difficultés économiques du pays émergent.
A partir de ce mois, le gaz coûtera 10 à 15 % plus cher en Turquie. Comme si cela ne suffisait pas, les factures d’électricité s’alourdiront également de 9 % très prochainement. Plus précisément, avant le début de l’hiver. Recep Tayyip Erdogan y a fait allusion lors d’un passage à la télévision. Un horizon décidément sombre pour les consommateurs, qui venaient d’apprendre l’entrée en vigueur de nouveaux impôts une semaine avant. Désormais, ils devront s’acquitter de la taxe spéciale à la consommation. Celle-ci ne concerne que les articles de luxe, les automobiles, le carburant, les boissons alcoolisées et le tabac. Malheureusement, le coup de grâce n’est pas hors de portée : des 18 % actuels, la TVA pourrait très bientôt passer à 19 %. Cet « ajustement », pour emprunter le vocabulaire du gouvernement turc, est destiné à baisser le déficit budgétaire, attendu à 34,6 milliards de lires turques (19 milliards de dollars américains) en fin 2012. L’opération devrait rapporter au gouvernement turc 14 milliards de lires (7,8 milliards de dollars américains).
Malgré les justificatifs de l’exécutif turc, l’opposition n’a pas manqué l’occasion de critiquer ouvertement le gouvernement. Soulignant l’incapacité de ce dernier à équilibrer recettes et dépenses, cette famille politique a émis diverses inquiétudes, notamment, sur l’automobile et le transport. Nul doute que ces deux secteurs seront affectés par le prix du litre d’essence, qui reste le plus cher au monde. Loin de s’en offusquer, le ministre de l’Energie, Taner Yildiz, estime que les turcs doivent payer « en fonction de ce qu’ils consomment ». A vrai dire, l’économie turque est véritablement dans une mauvaise passe. Sa croissance, qui était de 8,5 % l’année dernière, a été révisée à 3 % comme perspective pour fin 2012.