Anglo Irish Bank a entamé la semaine dernière une procédure judiciaire contre Ernst & Young devant la Haute Cour. La banque irlandaise reproche au cabinet d’audit et de conseil de ne pas avoir anticipé la bulle immobilière irlandaise, qui a été fatale pour cet établissement financier.
En 2009, Anglo Irish Bank, cumulant des prêts immobiliers à risque, n’a pas résisté à la crise financière. Pourtant, Ernst & Young s’occupait de la vérification de ses comptes depuis 1990, service pour lequel le cabinet d’audit a été rémunéré à hauteur de 9,1 millions d’euros (11,4 millions de dollars américains). D’où, la banque estime qu’il est responsable de l’effondrement qu’elle a connu. Depuis, leur partenariat a été rompu et, à présent, l’ancienne Anglo Irish Bank, renommée Irish Bank Resolution Corporation (IRBC), collabore avec le cabinet Deloitte. Afin de sauver ce qui en restait, l’Etat a dû renflouer les caisses de cette banque. Aussi, a-t-elle coûté pas moins de 29,3 milliards d’euros (36,5 milliards de dollars américains) au contribuable irlandais depuis le début de la crise financière. Cela justifie pourquoi IRBC a fini par être nationalisée.
C’est la première fois qu’une banque irlandaise intente une action en justice de ce type. Vu le délai dont dispose l’institution financière pour amorcer une telle procédure, ce n’est guère surprenant qu’elle s’y prenne maintenant. En effet, l’ex – Anglo Irish Bank n’a que 6 ans pour faire cette démarche. Au-delà, il y aura prescription. De son côté, Ernst & Young n’a pas commenté la décision de son ancien client. D’après ses déclarations par voie de communiqué, le cabinet d’audit a adopté cette attitude, n’ayant pas officiellement été informé des « détails de la réclamation de IRBC ». Néanmoins, il a tenu à affirmer sa détermination à assurer sa défense.