Confrontée à une crise monétaire aiguë, l’Egypte vient de recevoir le précieux soutien du Qatar, puisque Doha a annoncé mardi avoir versé 2,5 milliards de dollars au Caire.
Une opération salutaire pour l’Egypte, tant sa monnaie locale se dévalue de jour en jour. En effet, l’instabilité politique induit la dépréciation de la livre égyptienne face à la devise américaine. Une conjoncture qui tombe très mal car la banque centrale égyptienne, ne disposant plus de réserves de change, est dans l’incapacité d’enrayer cette chute libre. Avant de profiter du soutien qatari, le gouvernement égyptien avait sollicité un prêt à hauteur de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds Monétaire International (FMI) afin de combler ses déficits. Mais, jusqu’à présent, l’institution de Bretton Woods n’a pas encore accédé à cette demande. Pire, les discussions entre les deux parties ne devraient pas reprendre avant deux ou trois semaines. Une éternité pour les finances égyptiennes. Il faut tout de même signaler qu’en novembre dernier, le FMI avait donné un avis favorable en vue d’apporter une aide à l’Egypte. Mais, l’Exécutif égyptien a repoussé tout le processus et a décalé certaines mesures prévues, dont la hausse des impôts. En agissant de la sorte, le gouvernement égyptien voulait simplement disposer du temps nécessaire pour expliquer son programme d’austérité. En attendant la reprise de ces négociations, le président égyptien a rencontré le Premier Ministre qatari, entrevue à l’issue de laquelle ce financement a été obtenu.
A noter qu’un don de 500 millions de dollars est inclus dans ce montant global, le reste (2 milliards de dollars) constituant un prêt. De nombreux observateurs estiment que l’Egypte est un allié important pour le rayonnement régional du Qatar.
La précipitation du Qatar et du FMI pour sauver l’Egypte renseigne sur la place stratégique qu’occupe le pays des pharaons sur l’échiquier international et régional
Normal que le Qatar monte au secours de l’Egypte. Il serait trop périlleux de laisser une pièce maîtresse au Moyen orient tomber dans la crise et la déstabilisation. Les risques seraient incalculables non seulement pour le Qatar, mais également pour les autres pays du Golfe et, surtout, pour Israël et les pays Occidentaux