Dans une interview parue mercredi dans les colonnes du Financial Times, le Premier ministre espagnol s’est longuement appesanti sur la politique de croissance européenne. Et il ne s’est pas gardé de s’en prendre ouvertement à l’Allemagne.
« Je pense qu’en ce moment, alors que nous avons besoin de croissance, ceux … qui sont en mesure de mener des politiques de croissance devraient le faire ». Ces propos on ne peut plus francs signés Mariano Rajoy, résument le gros de son entretien. Sans langue de bois, il a fait allusion à l’Allemagne qui représente le moteur de la zone euro et de l’économie européenne. Mais, curieusement à ses yeux, Berlin a marqué le pas ces derniers mois, peut-être bien volontiers : en effet, l’Allemagne a connu une contraction de son PIB de 0,5 % entre octobre et décembre 2012. Comme si cela ne suffisait pas, le pays a revu ses objectifs de croissance à la baisse de 1 à 0,4 % en 2013. Le problème, c’est que quand Berlin s’essouffle, bon nombre des autres capitales européennes risquent de le suivre dans ce mouvement. C’est ce qui préoccupe le chef du gouvernement espagnol.
A l’opposé du numéro 1 de l’économie européenne, l’Espagne est à la peine : récession, chômage, morosité économique. N’empêche, Madrid se bat vaillamment : jusque-là, l’Espagne est parvenue à esquiver le plan de sauvetage européen, notamment, par son retour en grâce sur la marché de la dette. Une résurrection que Madrid doit, entre autres, à la rigueur financière mise en œuvre.
Mais si l’économie allemande tombe en disgrâce, le coût de financement augmentera automatiquement pour l’Espagne et, également, pour d’autres pays européens. Ainsi, cette préoccupation n’est pas qu’espagnole mais elle devient européenne.
la Grèce l’Italie l’Espagne des pays foutus,