La Suisse tarde à approuver une commande d’armes faite à l’entreprise Kriss Arms par l’Arabie Saoudite, ce qui a fait réagir un lobby suisse pro-armes.
Contre un chèque de 45 millions de francs suisses (48 millions de dollars), l’Arabie Saoudite a commandé auprès de Kriss Arms des pistolets. Ce matériel militaire est destiné à la garde royale saoudienne. Et, c’est là le problème : certaines voix en Suisse se sont élevées pour critiquer cette unité. Ainsi, Chantal Galladé, responsable de la commission de sécurité du Conseil national suisse, s’est déclarée opposée à cette transaction, arguant que ces armes pourraient être utilisées contre la population saoudienne. Et d’ajouter, « l’Arabie Saoudite n’est pas une démocratie et les droits de l’homme y sont violés. De plus, il est connu que le Royaume livre ses armes à la Syrie, ce qui n’est pas compatible avec la neutralité suisse ». Ce genre de prises de position, tout comme la lenteur avec laquelle l’administration suisse traite ce dossier, a provoqué la riposte du lobby des armes, lequel a adressé un courrier au président de la Confédération, Ueli Maurer. Dans cette lettre, datée du 9 janvier dernier, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) exige que la Suisse autoriser cette commande, estimant que « comme le client final de ces pistolets est la garde royale d’Arabie Saoudite, la vente doit être traitée par le Conseil fédéral ». D’après le conseiller aux Etats Paul Niederberger, le refus de cette transaction aura une incidence néfaste sur les postes d’emploi dans le secteur de l’armement. L’on comprend mieux pourquoi la lettre a été paraphée, notamment, par l’USAM.
Cette affaire est d’autant plus complexe que Kriss Arms ne doit fournir que certains éléments entrant dans la composition des pistolets. Le reste du montage doit être effectué aux USA. C’est donc toute une machine qui s’enraye.