L’African Agriculture Fund (AAF) vient d’annoncer qu’il était en passe de boucler sa deuxième levée de fonds pour la sécurité alimentaire sur le continent noir. L’AFF est à ce jour le premier fonds d’investissement privé en la matière. Dans cette deuxième opération de levée de fonds, l’objectif affiché par l’AFF est d’atteindre la barre de 300 millions de dollars. D’après un membre de son conseil de surveillance, il est fort probable que les fonds récoltés n’atteignent pas la totalité des attentes, mais qu’une bonne partie, au moins 250 millions, soit réunie.
Crée depuis plus de deux ans, l’AFF est un fonds qui veut se démarquer de la logique habituel de distribution d’aide pour aller vers une autonomisation des régions africaines. Le fonds a inscrit dans son statut, l’obligation de consacrer 25% des ses investissements à la filière de l’agriculture primaire. Un accompagnement substantiel est accordé aux acteurs du secteur (généralement le petit peuple) depuis la production jusqu’à la transformation. Le fonds initie des projets à travers le continent, et chaque projet bénéficie généralement d’un investissement allant de 10 à 25 millions de dollars.
En Sierra Léone par exemple, le fonds a investit 10 millions de dollars dans le secteur de l’huile de palme et a réussi à attirer d’autres partenaires. Ainsi, à la question de savoir si le fonds ne dispersait pas ses forces avec des micro-financements pouvant réduire l’impact de son action, les dirigeants de l’AFF ont expliqué que le fonds adoptait une stratégie de drainage et non de simple financement. Le fait de soutenir des projets sur le continent crédibilise les projets et rassure d’autres bailleurs de fonds qui viennent par la suite compléter l’investissement. Ce mode opératoire est une stratégie d’optimisation qui permet au fonds d’intervenir dans plusieurs endroits sur le continent étant donné que ses propres fonds sont limités.
Par ailleurs, en ce qui concerne les critères d’éligibilité de l’AFF, il faut noter que le fonds ne se concentre que sur des productions ayant trait à la sécurité alimentaire. A titre d’illustration, l’AFF ne peut pas financer un projet de production cotonnière ou encore d’hévéa. La duré de vie initiale prévue pour le fonds est de 10 à 12 ans, pour des financements de projet allant à plus de 150 millions de dollars. Si les efforts déployés sont satisfaisants, les bailleurs de fonds seront tentés de repeter l’opération avec un projet AFF2.