Le récent Forum annuel Russie 2013 à Moscou a permis de mettre en évidence les faiblesses de l’économie russe que plusieurs spécialistes analysent cependant comme un passage douloureux mais nécessaire vers sa diversification.
Un responsable de Sberbank, la plus importante banque de Russie qui est à l’origine de l’organisation de ce rendez-vous, a tout d’abord tenu à mettre en évidence la faiblesse du système juridique dont le manque de protection du droit de propriété privée. Elle fait que les entreprises russes sont sous-évaluées par rapport aux entreprises brésiliennes ou indonésiennes par exemple. A cela s’ajoute la méfiance des investisseurs étrangers.
Au début des années 90, au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie s’est révélée particulièrement attractive pour ces derniers. Mais la situation a changé négativement cette dernière décennie à cause de la corruption, de la mauvaise application des lois et du manque d’infrastructures modernes et l’économie en a souffert. Mais le pays demeure un vaste marché qui présente toujours des opportunités.
L’heure est donc aux réformes selon Maria Gordon, la vice-présidente de PIMCO, le premier fonds mondial d’investissement obligatoire, et qui dirige le portefeuille des marchés émergents. Ces changements, nécessairement pénibles à court terme, devraient s’accompagner d’une perte d’activité et d’une réduction de la croissance. Mais ils demeurent indispensables pour apporter plus de transparence à l’environnement économique et ainsi espérer diversifier l’économie russe, encore fortement dépendante de ses matières premières, dont le pétrole.
Cette dépendance a bien servi les intérêts russes jusqu’alors. Les revenus du pétrole et du gaz ont permis la création de fonds de réserve qui ont permis au pays de faire face à la crise de 2008-2009 et à celle du premier trimestre de cette année. Mais cette manne des matières premières ne devrait pas durer éternellement.