D’ici 2015, le Royaume-Uni n’accordera plus d’aide au développement à l’Afrique du Sud. Une décision loin de seoir à Pretoria.
Crise faisant loi, le gouvernement britannique traque actuellement tous les secteurs susceptibles de faire l’objet de quelque épargne. C’est pour cette raison qu’il révise la liste des bénéficiaires de son aide au développement. Pour rappel, l’Afrique du Sud touche actuellement 30 millions de dollars par an de la part du Royaume-Uni. Ce financement est destiné à réduire la mortalité infantile et à soutenir le secteur privé.
Malheureusement pour l’Afrique du Sud, qui y figure, Londres a estimé que la nation arc-en-ciel est désormais capable de financer son développement de manière autonome. D’après Justine Greening, la ministre britannique en charge de l’aide au développement, cet Etat « a fait d’énormes progrès au cours des deux dernières décennies, au point de devenir le moteur économique de la région et le plus important partenaire commercial du Royaume-Uni en Afrique ». Un éloge qui précédait l’annonce des nouvelles règles du jeu, soi-disant de commun accord avec les « homologues sud-africains ».
La réaction du gouvernement sud-africain ne s’est pas fait attendre : d’après celui-ci, il n’a pas été assez consulté au préalable et, de ce fait, estime que cette décision pourrait se suivre de « conséquences profondes ». Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a, de son côté, particulièrement déploré « cette annonce unilatérale », qui aura, selon son adresse, des retombées sur les relations entre les deux Etats. En lieu et place de cette manière de procéder, la diplomatie sud-africaine aurait préféré être saisie jusqu’au moment propice pour rendre public les nouvelles modalités de coopération.