Thein Sein, le président birman, est attendu ce lundi à la Maison-Blanche. Cette visite officielle, une première depuis 1966, vient témoigner du soutien de Washington aux réformes démocratiques engagées par la Birmanie.
Depuis son accession à la présidence du pays en 2011, cet ancien Premier ministre de la junte a multiplié les mesures d’ouverture. La plus retentissante d’entre elle a été d’autoriser Aung San SuuKyi, opposante historique du pays, à entrer au Parlement. Des centaines de prisonniers politiques ont été libérés et des élections doivent être organisées en 2015. Le président américain avait une première fois tenu à marquer son encouragement au gouvernement birman en se rendant en Birmanie en novembre dernier. Pour la visite de cette semaine, les deux présidents devraient discuter de l’état des réformes, des tensions ethniques et du développement des échanges commerciaux entre les deux pays. A cet effet, le président birman aura l’opportunité de s’exprimer à la Chambre de commerce américaine devant des chefs d’entreprises américaines.
La Birmanie a longtemps été mise au ban de la communauté internationale depuis le coup d’Etat militaire des années 1960. Les sanctions s’étaient multipliées contre le pays en raison de la répression que subissait l’opposition. Washington a pris l’initiative de suspendre plusieurs des sanctions qu’il imposait à la Birmanie. Cependant, de nombreuses voix s’élèvent pour demander ne pas aller trop vite en besognes. De nombreuses ONG rappellent qu’il y a encore plus de 200 prisonniers politiques dans le pays. La question de la communauté musulmane apatride des Rohingyas enraye également la réhabilitation de la Birmanie. Cette communauté est victime de nettoyage ethnique selon l’ONG HumanRights Watch, une situation devant laquelle les autorités sont accusées de se montrer passives quand elles ne sont pas tout bonnement accusées d’en être les auteures.