Les services de sécurité libanais ont rapporté ce jeudi la mort de cinq personnes dans la nuit de mercredi à jeudi à Tripoli, dans le Nord du Liban,après des affrontements entre partisans et opposants du régime syrien. C’était le quatrième jour de combats dans cette ville majoritairement sunnite.
Les combats ont été particulièrement violents jusqu’à 05h00 heure locale. Continuent de s’opposer les habitants du quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh, favorables aux rebelles syriens eux-mêmes à majorité sunnites,et ceux du secteur alaouite de JabalMohsen, défenseurs du régime de Damas, le clan Assad étant de confession alaouite, une branche du chiisme. Ces affrontements sont intermittents depuis le début de la guerre civile en Syrie mais ils gagnent en intensité au fur et à mesure que dure le conflit. Le regain de violence qui a commencé le dimanche marque un tournant. Pour la première fois, les accrochages et les obus ont atteint d’autres quartiers de la ville, y compris au centre. Les cinq morts et les 40 blessés de cette nuit portent le total des victimes à 17 morts, dont deux soldats, et près de 150 blessés en quatre jours d’affrontements. Le Parti Arabe Démocrate, pro-syrien, et les sunnites se rejettent mutuellement la responsabilité de ces violences.
Certes le clame est revenu dans la matinée, mais la situation demeure explosive. L’armée n’arrive toujours pas à s’imposer et à ramener la paix dans les deux quartiers rivaux. Pour beaucoup d’habitants de cette ville grande ville portuaire traditionnellement touristique du Nord du Liban, les évènements actuels rappellent ceux de 1985 quand de violents combats avaient opposé les sunnites de la ville à l’armée syrienne. Celle-ci avait alors bombardé Tripoli pendant plusieurs jours.