Une condamnation qui en choque plus d’un: Le tribunal de Caire vient d’infliger ,ce mardi, des peines de prison à une quarantaine d’employés égyptiens et étrangers d’organisations non gouvernementales (ONG) de défense de droit de l’homme. Ceux-ci ont été accusés de travailler sans autorisation et de recevoir des financements illicites.
Sur les 43 inculpés, il n’y a que deux Egyptiens, les autres sont des étrangers. Des Américains, des Allemands, des Serbes, des Norvégiens, des Palestiniens et des Jordaniens. Ils travaillaient tous pour le compte d’ONGs étrangères de promotion de la démocratie et de défense des droits de l’homme.Au total, 27 ont été condamnés à cinq ans de prison malgré qu’ils soient absents lors du procès du fait qu’ils ont quitté le pays. Parmi les 16 autres, certains ont reçu des peines de deux ans de prison ferme et d’autres ont été condamnés à un an avec sursis. Comme si les peines d’emprisonnement n’étaient pas suffisamment dissuasives, le tribunal a ordonné également la fermeture des locaux de ces organisations en Egypte.Les condamnés vont faire certainement appel de la décision du tribunal.
Le verdict est considéré comme un message destiné aux ONGs égyptiennes de défense des droits de l’homme. Mais ces ONGs sont encore plus menacées aujourd’hui par une nouvelle loi en cours d’adoption régissant leurs activités. Une loi qu’Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres organisations internationales ont considérée comme ayant pour vocation à restreindre la liberté d’expression.La loi restreint, en effet, le financement étranger et place les ONGs sous une forme de tutelle du gouvernement en raison du strict contrôle auquel elles sont assujetties. Une loi qui favorise, par contre, les centaines d’ONGs islamiques qui ont été créées en moins d’un an.
Les 43 accusés avaient été déférés devant la justice début 2012, après des perquisitions dans les locaux d’ONGs au Caire. Parmi ces dernières, il y a les organisations américaines National Democratic Institute (NDI), International Republican Institute (IRI) et Freedom House, ainsi que la fondation allemande Konrad Adenauer.